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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 21:51


On les sait pourvoyeurs d'armes et de fonds pour tout ce qui ressort des mouvances à caractère "djihadiste"-pour utiliser le jargon en vogue....
Néanmoins, on les constate "grands amis" des principaux gouvernements Occidentaux où l'argent frais se fait rare , problème que le Quatar semble atténuer pour une infime partie en injectant du cash ...en faisant leur "marché" (...sans commentaire... )...

Maniant pression et gros chèques, le Qatar cherche à peser sur la politique des pays du Maghreb, du Sahel, et plus à l'Est des rives sud de la Méditerranée ..., en surfant sur son soutien au Printemps arabe. Une omniprésence qui le rend de moins en moins populaire.

Début mars, le Nil a failli en "tomber de son lit": le Qatar serait sur le point de racheter les pyramides et le canal de Suez, symboles égyptiens par excellence ! « Combien d’accusations infondées porte-t-on contre nous ? » s’insurge Hamad Ibn Jassem, le puissant Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du micro-État, contraint de démentir. Une anecdote révélatrice des fantasmes et des soupçons qu’éveille l’émirat gazier en Afrique du Nord. Hyperactif et hypermédiatisé, le Qatar, soutien inconditionnel des "révolutions" ...qu'il infiltre de "Salafiste"de tout genre...s'est immiscé dans tous les rouages politiques, économiques et sociaux des pays concernés. Omniprésent, il se voit prêter toutes les intentions.

« Les Qataris apprennent la communication. Leur image leur a échappé », analyse Mohammed El Oifi, maître de conférences à Sciences-Po Paris et spécialiste de la chaîne qatarie Al-Jazira. L’assassinat, le 6 février, du Tunisien Chokri Belaïd, leader du Parti des patriotes démocrates unifié (PPDU) ? « Nous n’excluons pas l’implication d’un État de la monarchie du Golfe [sic] », suggère Mohamed Jmour, numéro deux du PPDU, le 2 avril. En Mauritanie, nombre de médias ont vu l’ombre de l’émirat derrière les tirs qui ont blessé le président Ould Abdelaziz en octobre 2012. « L’assassinat politique n’est pas dans la culture du Golfe », objecte le chercheur Naoufel Brahimi El Mili.

“Votre tour viendra !”

Des soupçons d’ingérence inspirés par le comportement même de la monarchie multimilliardaire. Enivré par «ses» victoires considérées comme "révolutionnaires" (...) en Égypte, en Tunisie et en Libye, l’émir, Hamad Ibn Khalifa Al Thani, a pu s’y croire en terrain conquis. Rien n’est pourtant moins vrai. Dès novembre 2011, le représentant de la Libye nouvelle mouture, aux Nations unies, Abderrahmane Chalgham, tempêtait : « La Libye ne sera pas un émirat dirigé par le calife du Qatar ! » Et quand, à Tunis, les autorités déroulaient le tapis rouge au souverain, en janvier 2012, l’avenue Bourguiba grondait « Dégage ! ». Il en faut pourtant plus pour refroidir les ardeurs qataries. En témoignent les déclarations de l’émir, en visite officielle en Mauritanie en 2012, incitant Mohamed Ould Abdelaziz à se rapprocher du parti d’opposition islamiste Tawassul et brandissant la menace d’une "révolution". Monsieur Abdelaziz lui avait aimablement mais fermement montré la porte de sortie...Ou l’avertissement adressé à deux reprises - fin 2011 puis début 2013 - par Hamad Ibn Jassem aux autorités algériennes hermétiques à sa politique syrienne : « Votre tour viendra !» Cette arrogance agace -et on serait agacer à moins, pour rester poli...- du Caire à Tunis, où les drapeaux du Qatar flambent.

Tissés bien avant les événements de Sidi Bouzid,en Tunisie, les réseaux de l’émirat lui ont permis de se réserver les meilleures places aux banquets des fameuses "révolutions". Ami de Kaddafi, entretenant des relations cordiales avec Ben Ali et Moubarak, Hamad Ibn Khalifa Al Thani n’en accueillait pas moins leurs opposants. On pouvait ainsi croiser à Doha Youssef al-Qaradawi, le prédicateur star d’Al-Jazira, d’origine égyptienne ; le religieux libyen Ali Sallabi ; ou encore le gendre du Tunisien Rached Ghannouchi (leader du parti islamiste Ennahdha), Rafik Abdessalem, qui dirigeait le département des recherches au centre d’études d’Al-Jazira avant de rentrer en Tunisie et d’y occuper le poste de ministre des Affaires étrangères (de fin 2011 à mars 2013). Pas de quoi rassurer Alger et Nouakchott, capitales épargnées par le Printemps arabe : l’émir n’offre-t-il pas asile à l’Algérien Abassi Madani, cofondateur du Front islamique du salut (FIS), ainsi qu’à l’ancien président mauritanien Maaouiya Ould Taya, chassé du pouvoir par l’actuel chef de l’État ?

Car "Sa (peu gracieuse) Majesté"n’accorde pas droit de cité aux seuls militants de "l’islamisme".., ou, pour être plus clair, du terrorisme organisé et sous le contrôle discret mais efficace des services spécialisés en manigances et intrigues diverses(...) de nos belles Capitales, championnes de la démocratie et des droits de...(...)... Des figures de régimes déchus ont également trouvé refuge - au moins un temps - sur ses terres, comme le Libyen Moussa Koussa, ancien chef des renseignements et ministre des Affaires étrangères de Khadafi.., ou le Tunisien Sakhr el-Materi, gendre de Ben Ali. Le paradoxe n’effraie pas l’émirat : ce paradis fiscal, où tout ce petit monde a placé sa fortune, a vu son procureur général, Ali Ibn Fetais al-Marri, chargé par les Nations unies de coordonner les enquêtes sur les fonds détournés par les dirigeants arabes renversés. Ce n'est pas une blague...!

Paralyser...

« Ceux qui considèrent le Qatar comme un État-nation traditionnel ne pourront que se tromper », explique Mohammed El Oifi. Petit et faiblement peuplé, l’émirat doit, pour exister, s’imposer à l’extérieur. Et le Printemps arabe lui en a apporté l’occasion sur un plateau : il a paralysé les derniers grands de la diplomatie régionale, Égypte et Syrie, alors que l’Irak déchiré n’a plus guère de poids et que l’Arabie saoudite reste empêtrée dans ses problèmes de succession. La Ligue arabe est ainsi tombée sous l’emprise qatarie. Les caisses de l’Égypte sont à sec ? L’émirat y déverse quelques milliards de dollars. La zone grise du Sahel, déstabilisée par la guerre libyenne, a vu débarquer ses convois humanitaires. Et, fin 2012, Hamad Ibn Khalifa Al Thani est allé se faire acclamer à Gaza, déserté par les chefs d’État arabes depuis 2007.

De quoi confirmer, pour certains, le soupçon d’un agenda impérialiste caché. La question est: au service de qui ?
• La thèse des journalistes Jacques-Marie Bourget et Nicolas Beau, dans "Le Vilain Petit Qatar", propose: "le Printemps arabe ne serait que l’aboutissement d’un grand projet panarabe à teinte islamiste fomenté par Doha. (...)".
Cette thèse nous semble un peu limite...
• Plus mesuré et plus réaliste surtout , Naoufel Brahimi El Mili considère plutôt le petit émirat comme le bras agissant d’une Amérique qui a vu dans les révolutions l’occasion d’édifier le « Grand Moyen-Orient » "démocratique" ( ie/ soumis au diktat des E.U.... et surtout n'opposant aucune résistance à caractère nationaliste (donc normale...) aux ambitions et convoitises de ces gros "appétits" (...) que George W. Bush voulu imposer sans y arriver. 

Pour Mohammed El Oifi, l’activisme qatari ne s’inscrit pas dans une stratégie préméditée : « La seule obsession de ce petit État coincé entre Iran et Arabie saoudite est d’agir pour exister et d’exister pour survivre. » 

Facile donc d'infiltrer et de "manipuler" un tel Etat: il suffit de lui lisser le poil dans le bon sens....

Le problème reste: emportée par son instinct de survie, la machine qatarie ne finira-t- elle pas par échapper au contrôle de ses pilotes ?...
Avec les conséquences que vous pouvez imaginer...

En attendant, le Qatar continue d'acheter tout ce qui a de la valeur et s'offre à ses fonds quasi illimités.., en Occidentcomme ailleurs248346_1706833403635_1622044770_1385285_66716_n.jpg...
Un vrai Monopoly avec un seul joueur-acquéreur...et de nombreuses cases prisons pour les récalcitrants... (...).

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